Dobrze – Stańczyk – La performance à la galerie Repassage – 1977- Une pantomime en trois actes. (”Dobrze” – équivalent de ”Ça va” en français, « Stańczyk » – le personnage historique d’un  fou de roi).

Acte I – Le 13 décembre 1977

La folle, (Élisabeth Cieślar) entravée, tient dans sa bouche une pancarte sur laquelle est inscrit : ”ÇA VA”. Elle éclate de rire. Elle est accompagnée par le chœur des ivrognes qui chante des mélodies populaires sur la phrase : ”Ça va, ça va”. Le peintre (Émile Cieślar) couvre en rouge ses vêtements blancs et la pancarte.

 

Acte II – Le 14 décembre

Le bouffon de la cour, vêtu de rouge, pose comme sur le tableau
de Matejko et reste en position de désespoir… jusqu’au moment où le peintre (Élisabeth Cieślar) le couvre de peinture blanche.

 

 

Acte III – Le 22 décembre 1977

Une projection de diapos présente les deux actes précédents devant
un nombreux public. Ensuite les auteurs présentent le texte :

 

Stanczyk Emil smiech 72

 

« L’aveu de la folie ».

La mise en cause de la raison, de la nécessité du sentiment de sécurité, dans un univers où rationnel et fonctionnel sont tout ce qui sert au pouvoir.

Dans ce monde, l’expression publique d’opinions différentes des dogmes officiels dans les domaines essentiels est pratiquement impossible. Les compromis routiniers de la vie quotidienne sont un consentement individuel à la suppression de la liberté.

Toute mise en cause des systèmes de valeurs traditionnels, de relations sociales, du sens de l’existence, a face à elle un individu paralysé par l’apathie provoquée par son impuissance à résoudre le problème de chaque jour, à savoir la sauvegarde quotidienne de sa dignité. On s’adresse à un individu uniquement préoccupé de satisfaire ses besoins primaires, un individu qui rationalise son besoin de sécurité et refuse toute autre réflexion.

C’est la mise en question du besoin de sécurité au profit de la satisfaction du besoin de liberté et d’autonomie de l’individu.